Interview de Claus HiPP

Le bio connaît une hausse importante. Mais le bio constitue-t-il véritablement la garantie d'une alimentation saine ? Du chocolat aux chips, tous les produits peuvent porter la mention bio correspondant aux exigences légales.

Nous avons dès lors Monsieur Stefan Hipp sur la distinction entre le bio "normal" et le bio HiPP.

Monsieur Hipp, vous disposez de votre propre label bio. Pourquoi ?

Par tradition tout d'abord. Nous disposons en effet d'une expérience de plus de 50 ans en matière d'agriculture biologique. A l'époque, le bio n'était pas encore un thème très prisé, bien au contraire, l'utilisation de la chimie dans l'agriculture connaissait en effet un développement important. Avec HiPP, nous avons nagé à contre-courant. Nous étions en effet pleinement convaincus des qualités de la culture bio. Et nous avons dès lors imposé de nouveaux critères de qualité en matière d'aliments pour bébés.

Mais le label bio légal est lui aussi synonyme de qualité, non ?

Naturellement. La législation bio de l'Union européenne est une bonne chose. Elle interdit l'utilisation d'engrais et d'insecticides d'origine chimique et synthétique, de même qu'elle établit des dispositions en matière de situation des champs, de semences et bien d'autres choses encore.

N'est-il dès lors pas superflu d'opter pour son propre label bio ?

Pas le moins du monde, le label bio standard est bon, mais il ne précise pas encore si les aliments bio concernés sont également exempts de substances toxiques. Les substances toxiques présentes dans l'air ou dans les champs voisins peuvent nuire aux récoltes. En conséquence, les dispositions en matière d'aliments pour bébés autorisent une très faible quantité de pesticides dans les aliments pour bébés. Chez HiPP, par contre, nous pratiquons la "tolérance zéro", ce qui signifie que nous n'acceptons pas le moindre résidu de pesticides dans nos aliments pour bébés. Seuls les produits bio impeccables se retrouvent dans nos petits pots et obtiennent dès lors notre label bio.

Le label bio HiPP est également synonyme de pureté exceptionnelle. Comment est-ce encore possible de nos jours ?

En premier lieu, nous effectuons des tests permettant de déterminer si le sol d'un champ pose ou non problème. Cela fait plusieurs années déjà que nous avons pris sous contrat les surfaces de culture les plus appropriées à la culture de chaque variété de légumes. Au fil des décennies, nous avons acquis des connaissances spécifiques quant à la manière dont les cultures doivent se succéder afin que l'influence des substances toxiques reste la plus limitée possible. Mais pendant les cultures proprement dites également, nous encadrons les agriculteurs bio et travaillons en étroite collaboration avec eux. Par la suite, l'agriculteur ne peut nous livrer ses marchandises que si nos tests en laboratoire ont confirmé que ses marchandises satisfaisaient pleinement aux exigences de pureté extrêmement sévères de HiPP.

Dans quelle mesure vos contrôles visant à trouver d'éventuelles substances toxiques sont-ils poussés ?

Nous faisons des recherches sur plus de 1000 substances toxiques. Bien plus que ce que le législateur impose. Le contenu d’un petit pot HiPP subit plus de 260 tests. Nous sommes de ce fait beaucoup plus sévères que la loi. Ce faisant, nous pourrions même découvrir un grain de sel dans une piscine olympique. De plus, un certain nombre de substances toxiques ne font l'objet d'aucune réglementation légale en ce qui concerne les aliments pour bébés. HiPP va pour sa part, sur une base tout à fait volontaire, bien au-delà des valeurs pourtant déjà sévères imposées par la loi en matière de substances toxiques. Mais ce sont avant tout les agriculteurs bio qui apportent une inestimable contribution sur le plan de la pureté : nos agriculteurs connaissent en effet depuis plus de 50 ans déjà notre volonté de n'accepter aucun compromis en la matière. HiPP est donc synonyme de bio sans le moindre compromis au niveau des matières premières.